Enorme, gris et imposant, la propriété de Daimon se dressait sur un promontoire, à une vingtaine de mètres de la falaise à pic, qu'elle surplombait depuis plusieurs siècles. Toute la journée, les mouettes tournoyaient autour de ses flèches et de ses tourelles, avec des gémissements stridents. Jour er nuit, les vagues se brisaient furieusement contre la paroi rocheuse, et résonnaient comme un grondement de camions dans les salles glaciales et le dédale des couloirs de la vieille bâtisse. Même les recoins les plus vides du Manoir -qui était désormais presque entièrement vide- n'étaient jamais silencieux.
[a finir]